Des hommages solennels à feu Cosmas Osomba Pukuma, ancien conservateurs des titres immobiliers au Sankuru

Des hommages solennels ont été rendus le vendredi 4 mars 2025 à l’ancien Conservateur des Titres immobiliers de la province du Sankuru, feu Cosmas Osomba Pukuma, qui s’est éteint le 11 mars à l’Hôpital général de Kintambo, à Kinshasa, après une lutte acharnée contre la maladie, une bataille qu’il a menée avec courage jusqu’à son dernier souffle.

C’était en sa résidence familiale sise au numéro 25, avenue Ntumba, commune de Limete, qu’une foule de plus de trois cents personnes s’était agglutinée pour lui rendre ces derniers hommages avant l’inhumation au cimetière de Kinkole Nouvelle Cité.

 

 

 

Un digne fils du Sankuru

 

De bienheureuse mémoire, Cosmas Osomba Pukuma était le fils d’Alphonse Pukuma Ekonda et de Pauline Olenga, tous deux décédés. Originaire du village Yungula, dans le groupement Mponda, secteur des Olemba, territoire de Lodja, dans l’ancienne province du Kasaï Oriental – aujourd’hui province du Sankuru, il naquit le 24 février 1949.

 

Une vie d’engagement et de dévouement

 

Sa trajectoire terrestre s’inscrit dans la lignée de ces existences discrètes mais puissantes, marquées par l’engagement et le dévouement. En 1967, il obtient son premier diplôme en Pédagogie générale dans la ville de Luluabourg (actuelle Kananga). Dès l’année suivante, il entame sa carrière en tant qu’enseignant dans les institutions scolaires conventionnées méthodistes à Kindu, dans la province du Maniema, où il exercera jusqu’en 1976.

En 1977, après avoir brillamment réussi à un test d’admission organisé par une délégation européenne, il intègre l’Institut Supérieur pédagogique (ISP) de Bukavu, où il décroche une licence en géographie régionale. Son ascension professionnelle le conduit ensuite à la Société Pharmakina, toujours à Bukavu, où il est nommé Directeur du personnel. Entre 1982 et 1984, il poursuit sa mission au sein de la sucrerie de Lutukila à Kisangani, chef-lieu de l’actuelle province de la Tshopo.

En 1984, il s’établit à Kinshasa. Dix ans plus tard, en 1994, il obtient un diplôme en topographie à l’École nationale du cadastre et des titres immobiliers (ENACTI), avec la mention « La plus grande distinction ». Dès l’année suivante, il est sollicité en tant qu’expert par les services de sécurité rattachés à la Présidence du Zaïre dans un litige immobilier opposant le Maréchal Mobutu au Général Baramoto.

Son parcours exceptionnel le mène en 2006 à être nommé Chef de division du Cadastre à Lodja, l’une des principales villes de la province du Sankuru. En février 2011, il est promu Conservateur des Titres immobiliers (CTI), fonction qu’il occupe avec compétence et intégrité jusqu’en 2016. De 2016 à 2020, il retourne à Kinshasa en tant qu’Inspecteur divisionnaire des divisions urbaines de Lukunga et Barumbu, dans l’immeuble Singa, au quartier Beau Marché. En 2020, il est à nouveau nommé Conservateur, fonction qu’il exercera jusqu’en 2024.

Conformément à la législation en vigueur, Cosmas Osomba a été élevé à titre posthume au grade de Directeur. Ainsi s’achève une vie de 76 années jalonnées d’efforts, d’héritage et d’empreintes indélébiles.

 

Un homme de foi

 

Époux dévoué, il fut le père de dix enfants – six garçons et quatre filles – qu’il éleva dans l’amour, la discipline et la dignité. Fervent croyant catholique, il était profondément enraciné dans sa foi, qu’il consolida en 1991 en rejoignant le Renouveau Charismatique et les communautés de réveil à Kinshasa.

Homme courageux et de loyal, doté d’une intelligence fine et d’une sagesse profonde, il a inspiré, enseigné, encadré et conseillé de nombreuses générations.

Sa vie fut marquée par des voyages à travers le vaste Congo, de Bukavu à Goma, de Kisangani au Katanga et au Tanganyika, ainsi que dans les villes voisines comme Dar es Salaam, Kampala et Bujumbura.

 

Témoignage émouvant de son fils, Osomba Chadrack

 

Son fils, Osomba Chadrack, a livré, dans son oraison funèbre, un témoignage émouvant sur son père.

« Papa m’a appris l’amour des nôtres, la connaissance de nos racines, la fierté de nos traditions, la noblesse du devoir et la mémoire de notre histoire familiale. Aujourd’hui, son corps devenu inerte laisse un vide immense. La douleur est vive, le chagrin insondable. La foule est en émoi, le silence pesant… Mais dans cette atmosphère empreinte de tristesse s’élève néanmoins une note de reconnaissance : celle d’un peuple qui rend grâce à Dieu pour une vie accomplie », a-t-il déclaré avec une voix ferme mais altérée par un profond chagrin.

Et d’ajouter : « Vita mutatur, non tollitur – La vie est transformée et non supprimée. Nous gardons une pensée pieuse dans l’espoir d’un jour retrouver notre cher Papa. Nous rappelons que la mort n’est qu’un passage obligé pour chacun de nous. »

Ainsi s’achève le parcours d’un homme dont l’existence fut un modèle d’intégrité et de service. Que son âme repose en paix.

 

Albert Raphaël Ahindo

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