En dépit de l’opération de bancarisation des salaires qui a permis, un peu partout à travers le pays, de résoudre dans une large mesure le problème de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat pami lesquels les enseignants, les chevaliers de la craie du territoire de Katako Kombe, dans la province du Sankuru, ne sont pas encore sortis de l’auberge.
Ces enseignants totalisent à ce jour près de trois mois d’arriérés des salaires. La faute, pour une fois, n’incombe ni à l’Etat ni à la Banque centrale qui a débloqué les fonds y afférents au même moment que pour tous les autres enseignants à travers le pays.
Est mis en cause cette fois-ci, l’agent payeur ! Ce n’est pas que dans la cité de Katako Kombe on ne connait pas la bancarisation et que la paie manuelle y continuerait.
Les enseignants de Katako Kombe mettent plutôt en cause la mauvaise foi et le manque d’expertise des cinq banques et institutions financières qui ont eu à gérer et à assurer jusqu’à présent le paiement de leurs salaires.
Des agents des banques malhonnêtes
Les enseignants se sont mobilisés pour trouver une banque ou institution financière pouvant assurer la paie correctement et à temps.
Ils ont recouru à cinq banques ou instituions financières dont aucune n’a donné satisfaction jusqu’à présent. La première banque, que l’on ne peut citer ici pour des raisons évidentes, a été récusée parce que « ses agents avaient un caractère militaire ». Ils payaient au pas de course et n’autorisaient pas aux enseignants de vérifier les sommes perçues dès réception à la source, contrairement au principe en la matière.
Les agents de la deuxième banque faisaient, quant à eux, expressément trainer les choses en longueur. Même chose pour ceux de la troisième banque à intervenir qui préféraient sectionner la paie, question de faire plusieurs rotations pour aller retirer la paie à Lodja en vue de gonfler abondamment leurs frais des missions.
Pour pratiquement les mêmes motifs, une banque a été accusée de « discrimination salariale ». C’est-à-dire, alors que se trouvaient logés à la banque à Lodja deux mois de salaires pour les enseignements de Lodja et de Katako Kombe, on ne retirait qu’un mois de salaires pour ceux de Katako Kombe et on payait deux mois à leurs collègues de Lodja, le deuxième mois de Katako Kombe nécessitant des frais de retrait supplémentaires.
C’est ce qui justifie la grève des enseignants qui avait eu lieu au mois d’octobre 2025.
Une lueur d’espoir tout de même : après trois mois sans salaires, la paie a commencé le vendredi 28 mars 2025 pour les enseignants de Wembonyama, à Lumumbaville, dans le territoire de Katako Kombe.
Rudolph Wembonyama et Victor F. Otokao, Correspondants à Katako Kombe et à Wembonyama