Le nouveau gouverneur du Sankuru, province située au cœur de la République démocratique du Congo, a été investi par ordonnance numéro 24/068 du 12 juillet 2024 signée par le Chef de l’Etat.
Forts de l’autorité que confère cette ordonnance, après leur élection, le gouverneur Victor Kitenge Kanyama et le vice-gouverneur Martin Isepia Etshindo peuvent désormais se mettre au travail de redressement de cette province.
Une tâche qui ne sera pas de tout repos au regard du caractère délabré de cette province considérée comme l’une des plus arriérées de la République.
Depuis que la pratique d’élection des gouverneurs a été réinstaurée en 2006, la province du Sankuru est minée par des « guéguerres » fratricides qui n’ont jamais permis à aucun des gouverneurs élus de travailler sereinement.
Au point qu’à ce jour, le Sankuru est très probablement l’unique province de la RDC où ni le gouvernorat, ni l’Assemblée provinciale n’ont de bureaux propres à eux. Le gouvernorat continue à squatter dans les locaux de l’Institut technique industriel (ITI-Lusambo), tandis que l’Assemblée provinciale en fait de même chez les Frères de la Charité.
Le seul vestige du développement ayant marqué le chef-lieu du Sankuru depuis 2006, c’est le site de la pose de la première pierre, en 2022, de l’érection des bâtiments du gouvernorat.
PDL – 145 T, connait-pas !
Alors qu’un peu partout ailleurs, même dans les provinces de l’Est en proie à l’insécurité, le Programme de développement à la base des 145 territoires (PDL-145 T), initié par le Président Félix Antoine Tshisekedi en vue d’accélérer la modernisation de l’arrière-pays, commence à porter des fruits, avec l’érection des bâtiments modernes jusque dans certaines contrées très reculées, personne dans les cinq territoires du Sankuru n’en a vu un début d’exécution quelque part. C’est comme si le Sankuru, malgré sa position géographique au cœur du pays, ne faisait pas partie de la RDC.
« Résurrection »
Aussi, le nouveau gouverneur du Sankuru préfère-t-il parler, en ce qui concerne le travail à faire dans cette province, de « résurrection » plutôt que de « réhabilitation ».
C’est sur base de ce programme dit de « Résurrection » pour le Sankuru que le gouverneur Kitenge Kanyama s’est fait élire. Bien entendu, la primeur de ce programme est réservée à l’Assemblée provinciale devant laquelle il va se présenter après son investiture par le Président de la République.
On sait cependant que ce programme repose sur « huit piliers » ou « huit chantiers innovants » qu’il se propose de dévoiler devant l’Assemblée provinciale.
Mais tout le monde connait les problèmes du Sankuru qui sont liés essentiellement à son enclavement mais également au délaissement de l’agriculture. Dans ces domaines comme dans la plupart d’autres au Sankuru, tout est prioritaire.
C’est ici qu’il faut souligner le rôle essentiel qu’aura à jouer le nouveau gouverneur.
Formaté dans le meilleur moule du Sankuru
Le gouverneur Victor Kitenge Kanyama est un ancien du petit séminaire Onema Ototo de Lodja, école qui passe pour le grand moule où sont formatés nombre d’élites du Sankuru, voire de la RDC.
On entend souvent dire, parmi les habitants de cette province, que ce qui marche encore au Sankuru en dépit de sa situation calamiteuse, c’est « le nationalise, c’est l’amour intarissable du Congo ».
Les anciens du petit séminaire ajoutent que si « le Sankuru reste à jamais le berceau du nationalisme congolais, Onema-Ototo demeure la référence de son unité ».
Aussi, lors du premier congrès des anciens du petit séminaire Onema Ototo organisé le 12 juillet 2024 à Kinkole, dans la banlieue est de Kinshasa, à l’initiative du vice-doyen de la faculté de droit de l’Université pédagogique nationale (UPN), le professeur Alphonse Ndjate, tous les anciens de cette école vivant au pays et à l’étranger se sont-ils engagés à apporter un soutien actif au gouverneur du Sankuru qui n’a pas droit à l’échec. Cette fois-ci ou jamais !
Sankurumédias avec ACP